Business Immo Interview | Laurent Sabatucci, EOL : "L'immobilier logistique change de cycle sous la pression du e-commerce"

Seize ans déjà que le conseil EOL sévit dans l'immobilier d'entreprise. Hyper-actif sur le segment de la logistique, il est également à la manœuvre sur le secteur du commerce de périphérie. Surfant sur la carte de l'indépendance et de la spécialisation à fond, son patron fondateur Laurent SABATUCCI ne manque pas d'ambitions pour 2017. Il s'en ouvre aux lecteurs de Business Immo.
 
Business Immo: Comment se positionne EOL sur le marché français ?
Laurent Sabatucci: EOL peut se définir comme un broker spécialisé avec une approche technique. Avec une cinquantaine d'opérations par an, EOL réalise deux tiers de son activité dans le brokerage et le tiers restant dans l'AMO au travers de notre pôle Ingénierie, en pleine croissance. Notre chiffre d'affaires se répartit de la façon suivante : 40 % en logistique, 40 % en locaux d'activités/industriels et 20 % en commerce, principalement en périphérie. Le département commerce d'EOL dirigé par Emmanuel Cloërec a une vraie compétence dans la commercialisation des grands projets de retail parks en France à l'instar de Waves à Metz. Notre stratégie vise à développer le pôle Ingénierie en intégrant des compétences complémentaires en HQE et gestion de l'énergie et en développant des activités innovantes et uniques sur le marché. A l'instar de la certification éco-éclairage que nous décrocherons en 2017. Ce sujet de l'éclairage LED sur lequel nous travaillons depuis trois ans représente un véritable enjeu car il permet de diviser de deux tiers la consommation d'éclairage dans les entrepôts français pour un retour sur investissement de 2 à 3 ans seulement. Cette expertise qui n'existe pas aujourd'hui chez les promoteurs et les constructeurs permet d'apporter de la valeur ajoutée à nos clients. Nous sommes donc ouverts aux opportunités de croissance externe sur le pôle ingénierie.

B.I.: EOL a une forte image logistique. Quel est votre track-record et votre rang sur le marché de l'immobilier logistique ?
L.S.: En logistique, EOL réalise bon an mal an 250 000 à 300 000 m² de transactions. En 2016, ce chiffre devrait grimper, comme en 2015, à hauteur de 700 000 à 800 000 m² ce qui représente un tiers du marché global en France. Cette performance est liée notamment au contrat signé avec Carrefour dont nous sommes conseil depuis 5 ans. Au-delà de ce partenariat stratégique, nous avons réalisé une très belle année grâce à des signatures avec But, France Boissons, Andros, Relais Colis, Bolloré, Tec Take et des pure-players du e-commerce pour lesquels nous avons une vraie compétence. Et notre pipe est exceptionnel avec la promesse de deux clés-en-main XXL.

B.I.: Le cycle de l'immobilier logistique semble être reparti à la hausse. Comment analysez-vous cette reprise ?
L.S.: Du point de vue des chiffres, la demande placée se redresse avec un volume moyen transacté en ligne avec les années 2012-2014 mais en net recul par rapport à 2015 (525 000 m² vs 800 000 m² à la fin du 1er semestre 2015). Dans le détail, l'Ile-de-France se tient bien (325 000 m²), Lyon souffre de son absence de produits (95 000 m² commercialisés seulement), Lille pâtit de sa sur-offre de projets (57 000 m² loués) et Marseille dévisse une nouvelle fois (42 000 m² seulement). Le secteur hors dorsale connaît un niveau d'activité très élevé (à plus de 750 000 m²) avec des implantations de plus de 50 000 m² pour les acteurs de la grande distribution à Orléans, Bagé la Ville, Le Mans, Rennes... Du point de vue des tendances, l'immobilier logistique change de cycle sous la pression du e-commerce qui bouscule tous les schémas logistiques et pas seulement ceux des pure-players. Le e-commerce incite les entreprises à remettre en cause leurs implantations. Aujourd'hui et plus encore demain, les grands distributeurs auront besoin de plates-formes logistiques cross canal. Cette nouvelle dynamique qui dope le marché de l'immobilier logistique ne règle cependant pas le sujet des bâtiments existants qui ne sont plus adaptés à la demande.
 
B.I.: Quelles perspectives dressez-vous pour la fin 2016 ?
L.S.: Dans un contexte de raréfaction de foncier dédié à la logistique et d'explosion du e-commerce, la demande placée devrait s'établir autour de 1,25 million de m² avec 750 000 m² pour l'Ile-de-France, 200 000 m² pour le secteur de Lyon, 180 000 m² pour Lille et 120 000 m² pour Marseille.

Source : Business Immo
Date : 06/10/2016
Lien :
http://www.businessimmo.com/contents/75914/l-immobilier-logistique-change-de-cycle-sous-la-pression-du-e-commerce
 
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