Pourquoi Amazon ouvre des points de vente physiques ?

Le modèle d’Amazon est à l’origine de celui d’un pure-player. Créé en 1994, Amazon s’est d’abord intéressé à la vente de livres, puis à l’ensemble de l’univers des produits culturels. La diversification d’Amazon est ininterrompue depuis lors, avec notamment la création de la market place en 2003 et d’Amazon Fresh en 2007.

Le modèle du pure-player et plus encore celui de la market place permet de s’affranchir du coût des points de vente physiques. Certes, il est partiellement compensé par des surfaces logistiques importantes et des coûts de livraison.

Pourtant, Amazon ne s’interdit pas d’avoir ses propres magasins, bien au contraire.

En 2015, Amazon a ouvert sa première librairie physique Amazon books dans une université de Seattle, le berceau du groupe et lieu de nombreuses expérimentations. Cette librairie diffère des librairies traditionnelles par l’importance de l’informatique, wifi très rapide, mise en avant des produits Amazon : Kindle, Amazon Echo, Amazon Fire TV, Fire tablet. Les livres sont présentés de face et non sur la tranche, en contrepartie d’un assortiment physique de seulement 5 ou 6 000 références.

Ce test semble s’avérer concluant. En effet, Amazon a décidé de développer le concept dans différentes villes. 3 librairies sont ouvertes, 6 en cours d’ouverture aux Etats-Unis. Les ambitions d’Amazon pour les librairies physiques ne s’arrêtent pas à ces premières ouvertures. Pas moins de 400 librairies Amazon sont envisagées aux Etats-Unis et peut-être ultérieurement en Europe.

Mais l’intérêt d’Amazon pour les points de vente physiques, tant décriés pendant des années par Jeff Bezos, est beaucoup plus large. Le magasin permet un contact inégalé avec le consommateur et apporte toutes les fonctions du cross-canal : commande sur place des produits non disponibles, point de retrait et consignes.

Autre concept là encore autour des biens culturels, celui des pick-up points. Lieux dédiés au retrait de colis et à la technologie, ces espaces localisés dans des universités sont dotés de consignes de retrait, de bornes de commande, de présentoirs de produits technologiques Amazon. Amazon a décidé de tester ces modèles auprès des étudiants qui sont nés en même temps que l’entreprise.

Dans un secteur différent, Amazon prévoit un premier supermarché à Sunnyvale, dans la Silicon Valley. Ce supermarché n’a pas encore vu le jour mais est basé sur un modèle de drive.

Mais le modèle le plus innovant est probablement celui développé sous le nom d’Amazon Go. Créé là encore à Seattle, Amazon Go se présente comme une supérette de 200 m². Amazon est parti du besoin du client pour concevoir son magasin. Pour le client, le côté le plus pénible des achats dans un magasin, ce n’est pas d’y aller, pas non plus de choisir ses produits, c’est de faire la queue pour payer. Amazon Go a supprimé la queue en mettant en place un système d’identification par smartphone et QR code à l’entrée. Les produits prélevés dans les rayons sont automatiquement enregistrés et débités sur le compte dès la sortie du magasin. La technologie en place semble très complexe, basée sur des caméras et des capteurs, qui font qu’un produit remis en rayon est immédiatement crédité.

Ces exemples montrent qu’Amazon, après avoir révolutionné l’e-commerce, espère révolutionner le commerce physique. Nous n’achèterons en effet pas tout sur internet. Nous continuerons à aimer flâner dans une librairie, choisir nos courses et nous laisser tenter par les produits en rayon, mais nous souhaiterons retrouver dans l’achat physique le côté simple et agréable du shopping.

Amazon ne s’intéresse au commerce physique que dans l’intention de le transformer, vers plus de technologie au service de l’expérience client, et donc du commerce.

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Photo : droits réservés EOL
Article non sponsorisé par Amazon

 
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