Le retail et l'image environnementale

Le retail peut-il être vert ?



A l’approche des fêtes de Noël, le commerce fait l’objet de toutes les attentions, mais aussi de toutes les critiques. Amazon est en ligne de mire, mais aussi l’événement commercial que représente le Black Friday. L’obsolescence programmée est souvent mise en avant comme une pratique irresponsable, entretenue par les commerçants. Les distributeurs sont accusés de favoriser l’utilisation du plastique, ceci malgré la disparition des sacs. Les centres commerciaux, à l’instar du projet Europacity, sont rendus responsables de l’artificialisation des terres agricoles et espaces naturels…

Si l’on regarde tous ces messages, et bien d’autres encore, nous avons du mal à imaginer un retail écologique, propre. Pourtant, les efforts réalisés, parfois isolés, sont réels.

La réduction des emballages devient souvent une réalité. Nous voyons apparaître dans les surfaces commerciales des rayons de produits alimentaires en vrac. Certains modèles de distribution, comme Day by Day ou le Drive tout nu, ont supprimé l’intégralité des packaging. Le consommateur vient avec ses contenants ou utilise des sacs réutilisables.
Un autre effort du retail, incité par une réglementation de plus en plus contraignante, est la gestion des invendus alimentaires. Les distributeurs qui détruisent les fruits et légumes non vendus sont montrés du doigt, dénoncés sur les réseaux sociaux. Ce sont devenus des cas exceptionnels.

Des sociétés comme Phenix récupèrent les produits secs ou frais dans les magasins et les acheminent, dans le respect de la chaîne du froid, vers des associations locales de dons aux personnes démunies. Des applications comme Too Good to Go permettent aux commerçants de revendre ces produits à des prix réduits. En Suisse, une chaîne de boulangeries Frisch von Gestern, s’est positionnée sur la revente des produits de la veille, qui viennent de tous les commerces de la ville.

Certains retailers ont décidé d’agir sur le transport, notamment la livraison des magasins urbains ou des consommateurs. Ainsi, Franprix utilise depuis 2012 la Seine pour livrer 300 magasins parisiens. Ikea vient de suivre cet exemple en confiant à la société Fludis une partie de ses flux au départ du nouvel entrepôt de Gennevilliers. Les colis sont chargés sur une barge, acheminés dans Paris, puis livrés au destinataire en vélocargo. Les exemples de bonnes pratiques en utilisant des véhicules propres, électriques ou au GNV ne manquent pas.

Face aux sujets sur l’obsolescence des produits vendus, certains retailers ont pris des initiatives de revente de produits d’occasion, remis en état. Ainsi, Fnac Darty vend des produits reconditionnés ou d’occasion comme des smartphones. E.Leclerc a pris l’initiative, depuis 2018, d’ouvrir des points de vente de produits d’occasion. Une dizaine d’espaces de ce type existent déjà, proposant des téléviseurs, des jeux vidéo, des téléphones ou des livres. Dans le secteur de la mode, hormis les sites e-commerce bien connus comme Vinted ou Vestiaire Collective apparaissent des initiatives, encore trop peu nombreuses, de distributeurs. Ainsi, les Galeries Lafayette mettent en place régulièrement des partenariats sur des pop-up stores avec des spécialistes comme La Frange à l’envers ou La Bonne Pioche, commercialisant des vêtements de seconde main.

Ces exemples montrent que les retailers prennent progressivement conscience de leur responsabilité et de la nécessité de véhiculer une image différente, plus proche des engagements environnementaux publics.

Ces bonnes pratiques concernent aussi l’équipement des magasins en éclairages moins énergivores, comme les LED, l’organisation de la gestion des déchets et du recyclage des produits.

L’hypermarché Auchan de Caluire avait été le premier en France à équiper la totalité de la surface de vente d’éclairages LED, réduisant ainsi la consommation énergétique.

Certains distributeurs, comme E.Leclerc, Auchan  ou Carrefour ont fait le choix de mettre en place des automates de récupération des bouteilles en plastique. Ces machines récupèrent les bouteilles en PET, les compactent et créditent la carte fidélité du client de 1 ou 2 centimes. Ces installations permettent chacune de collecter environ 2500 bouteilles par jour représentant 700 à 800 tonnes de plastique par an.

Ces pratiques vertueuses montrent qu’au-delà des orientations publiques, les distributeurs ont une responsabilité pour améliorer leur image environnementale. C’est après tout ce qu’attend le citoyen, qui est aussi client de ces points de vente.
 
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