Le truck est-il le truc à la mode ?

 
Traditionnellement réservé aux pizzas, baraques à frites et autres commerçants ambulants, le truck a trouvé dans les villes une nouvelle place, celle de la tendance.
 
Le développement des food-trucks avec des concepts très branchés, de repas préparés par des chefs servis dans un camion, est impressionnant avec une croissance de 1200% en deux ans seulement. Ce concept, comme de nombreux modes de distribution, nous vient des Etats-Unis et a gagné ses lettres de noblesse avec son ambassadeur connu de tous, « le Camion qui fume ».
Selon un parcours prédéfini, avec des escales différentes le midi et le soir, le food-truck répond ainsi à la vraie problématique de nombreux restaurants, une localisation le midi proche de quartiers d’affaires et le soir proche des lieux de sortie. Le tout avec un concept proposant de très nombreux types de cuisines restant généralement à des prix abordables.

Avec un concept dérivé, Franprix fait circuler dans la région parisienne un good-truck, qui permet aux consommateurs de déguster les produits de l’enseigne. Il s’agit donc là d’un outil marketing au service d’une enseigne.

Mais plus étonnant est l’utilisation de cet outil de la mobilité comme un élément fort du marketing  dans des secteurs qui se situent bien loin de la vente de repas et du snacking.
Ainsi, H&M a innové en inventant le « fashion-truck » dans le but de promouvoir la marque pour les vêtements masculins. Le truck se prête bien à un concept de showroom itinérant. Se déplacer vers les consommateurs est une idée qui permet la proximité et la diffusion de messages différents.

La start-up The rolling shop, qui a aussi une boutique dans le Marais, a imaginé le magasin de mode ambulant qui se déplace et fait le tour du pays. Finie l’image du marchand ambulant de vêtements qui vous propose sur les marchés des vêtements de premier prix. Nous sommes là sur des marques de mode pour jeunes, avec concept mi rétro mi branché, copié-collé du food-truck.

Cette idée du truck a été reprise dans le domaine des produits de beauté par Sephora, puis par Marionnaud. Le « beauty-truck » peut ainsi de déplacer vers des clientèles cibles comme les jeunes, présenter les produits, développer des services comme un atelier make-up ambulant. Lancôme a, sur un modèle assez proche, mis en service dès 2013 un « Boudoir des Cocottes » dans un van rose très rétro, qui se positionnait devant des grands ensembles de bureaux, afin d’apporter un service de proximité.
 
L’image du camion, qui était une image masculine et très dégradée par les commerces ambulants, est devenue synonyme de mode, de marketing moderne et jeune.
Le modèle s’est décliné avec de nombreuses variantes, allant du salon de coiffure ambulant (Hair we go) au plus traditionnel flower-truck, fleuriste ambulant du 21ème siècle.
Le truck bénéficie de nombreux avantages. Il est bien évidemment mobile, lui permettant de programmer des arrêts ciblés à des emplacements parfaitement choisis en fonction de la clientèle et du marché. Il devient un bel outil de communication sur la voie publique. Il peut véhiculer des messages très ciblés pour un coût qui reste modeste.

Même si le truck reste l’apanage de la restauration urbaine, il offre de nombreuses perspectives sur des secteurs très variés du marketing, de la mode et des services.
Outil de promotion et de vente, il trouvera peut-être dans les villes un nouvel usage, celui d’un point-relais mobile permettant de retirer les colis à des emplacements stratégiques comme les gares.

Le truck n’est donc pas qu’un truc à la mode, c’est devenu un vrai support de marketing et de vente, utilisé tant par des grandes enseignes que par des start-ups.

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